











Le 2 juin 2014, invoquant la sécurité nationale et le combat contre le terrorisme, le nouveau gouvernement cherche à s’outiller d’un système visant à surveiller, à grande échelle et sans discrimination, l’ensemble des réseaux sociaux du pays. Selon le projet, révélé par une fuite au sein du ministère de l’Intérieur, Facebook, Twitter et YouTube seraient systématiquement examinés. Le gouvernement justifie sa décision en prenant exemple sur les États-Unis, qui font de même avec leurs programmes de cyberespionnage de la NSA.

L’édifice du Parti National démocratie, du président Hosni Moubarak, incendié par des manifestants durant la révolution égyptienne de 2011.

Israa Addel Fattah, est une blogueuse de la toute première heure du printemps arabe en Égypte. Cette cyberdissidente est arrêtée en 2008, sous la présidence d’Hosni Moubarak, et emprisonnée plus de deux semaines. Elle est à l’origine du “hashtag” #noussommessurveilles, lancé suite à la décision du gouvernement d’opérer une surveillance systématique des médias sociaux. Quand on lui demande si elle ne craint pas les représailles, elle répond : « Peut-être [que les autorités pourraient utiliser mes écrits contre moi], mais mes mots sont clairs et j’écris ce que je pense vraiment.»

Le 6 juin 2010, Khaleid Saïd est interpellé dans ce café internet d’Alexandrie par deux policiers en civil. En guise de représailles pour la mise en ligne d’une vidéo incriminant la police, le jeune homme de 28 ans est traîné de force à l’extérieur et battu à mort. En mars 2014, les deux policiers sont déclarés coupables et condamnés à 10 ans de prison pour la mort du blogueur.

Le journaliste et blogueur Bassem Sabry, 31 ans, est mort le 30 avril 2014. Les événements entourant sa mort ne sont pas clairs. Sabry serait « accidentellement tombé d’un balcon dans des circonstances obscures ». Familles et amis parlent plutôt d’un coma diabétique qui aurait conduit à sa chute. Dans l’histoire contemporaine de l’Égypte, on recense plusieurs événements comportant un « balcon fantôme » d’où des gens tombent « accidentellement ».

La place Tahrir est le lieu des rassemblements au coeur du Caire. Ici, les partisans du président Sisi manifestent leur joie à la veille de l’investiture de leur président, le 7 juin 2014.

Professeure de mathématiques à l’Université du Caire, elle est également la mère du blogueur Alaa Abdel Fattah. Le 11 juin 2014, celui-ci a été condamné à 15 ans de prison pour avoir participé, le 28 novembre 2013, à une manifestation non autorisée par le gouvernement. Vingt-quatre autres personnes ont été condamnées à la même peine pour des faits similaires.

Des adolescents se photographient avec leurs téléphones portables avant de se baigner dans le Nil. Avec son projet, le gouvernement égyptien pourra surveiller les applications de téléphones intelligents utilisées dans ce type de contextes, comme WhatsApp, Viber et Instagram.

L’armée égyptienne est un gouvernement dans le gouvernement. Chaque année, l’aide militaire provenant des États-Unis est évaluée à 1,3 milliard de dollars. Cette aide couvre 80 % des dépenses de l'armée égyptienne en équipement et la majeure partie de la somme sert à acheter des armes états-uniennes.
L’Égypte en est le deuxième bénéficiaire, après Israël. Cette aide est importante pour des raisons stratégiques : préserver l'accès maritime américain au canal de Suez, maintenir le traité de paix israélo-égyptien de 1979 et promouvoir la démocratie ainsi que la croissance économique dans le plus grand pays arabe de la région.

Le verdict est tombé 23 juin 2014 : 7 et 10 ans de prison pour les journalistes et réalisateurs d’Al-Jazira, dont le journaliste canado-égyptien Mohamed Fahmy, ainsi que 17 autres collègues. On les accuse d'avoir fraternisé avec les Frères musulmans, une organisation redevenue terroriste avec l’arrivée du nouveau gouvernement.
L’arrestation a eu lieu en décembre 2013, alors que trois des personnes impliquées se trouvaient dans une chambre du Marriott.
Le journaliste canado-égyptien aura passé prêt de deux ans dans une prison égyptienne avant de retrouver sa liberté.